jeudi 6 octobre 2011

Pour Jules Ferry, l’histoire sera enseignée comme un roman national pour éviter le retour de la Commune




En 1879, à la veille de la mise en place des lois sur l’Ecole, Jules Ferry déclare : « Il est à craindre que d'autres écoles ne se constituent, ouvertes aux fils d'ouvriers et de paysans, où l'on enseignera des principes totalement opposés, inspirés peut-être d'un idéal socialiste ou communiste emprunté à des temps plus récents, par exemple à cette époque violente et sinistre [la Commune]… comprise entre le 18 mars et le 24 mai 1871… Il y a deux choses dans lesquelles l’Etat enseignant et surveillant ne peut pas être indifférent, c’est la morale et la politique, car en morale et en politique l’Etat est chez lui.» 
 Ernest Lavisse, l’historien officiel de la troisième République, renchérit :
"N'enseignons point l'histoire avec le calme qui sied à l'enseignement de la règle des participes; il s'agit ici de  la chair de notre chair et du sang de notre sang…puisque la religion ne sait plus avoir prise sur les âmes, cherchons dans l'âme des enfants l'étincelle divine; animons là de notre souffle. Les devoirs, il sera d'autant plus aisé de les faire comprendre que l'imagination des élèves, charmée par des peintures et par des récits, rendra leur raison enfantine plus attentive et plus docile."
       Alain Vidal
                       Voir « Appel pour enseigner l'Histoire autrement » dans la rubrique Histoire

mercredi 5 octobre 2011

Que signifie le « marché » du savoir dénommé aussi « économie » de la connaissance ?




Par essence, sur un marché, on échange des produits qui n’existent pas en abondance, des produits qui relèvent, à un niveau ou à un autre, d’une certaine rareté. Par essence, l’économie, c’est la gestion de la pénurie.
Comment peut-on prétendre échanger un savoir contre un autre savoir ?
Dans un échange, chacun donne et reçoit, ce qui est donné, on n’en dispose plus. Un savoir (une connaissance, une invention, un savoir-faire…) relève du domaine de l‘immatériel, un savoir peut être utilisé simultanément par un nombre illimité de gens sans que la personne-source ne soit empêchée de s’en servir.
Contrairement à un bout de pain ou à tout autre objet matériel, on transmet un savoir, on ne l’échange pas, on ne le partage pas.
Un savoir donc ne peut ni se vendre ni s’acheter. Que se cache-t-il alors derrière la prétendue vente d’un brevet, derrière le droit de propriété intellectuelle ?
Ce droit n’est qu’un droit de déposséder quelqu’un en lui imposant une taxe contre le droit d’utiliser un savoir qui restera simultanément à la libre disposition du vendeur. Drôle de vente…
Drôle de marché...

Alain Vidal

mardi 4 octobre 2011

De l’or à l’ordinateur, la monnaie est devenue gratuite




Temps pour produire,  temps pour manger, temps pour respirer…Sur terre, les hommes ne dépensent que du temps. Toute dépense renvoie au temps.  
Temps de produire, Temps d’inventer pour consacrer moins de temps aux productions vitales, nourriture, logement, vêtement, protection contre le froid, la chaleur…toutes ces productions sans  lesquelles aucune vie n’est possible.
Est-ce un hasard si le propre de la monnaie a été d’introduire le temps dans l’échange ?
Est-ce un hasard si la monnaie avait un prix en terme de temps quand le support était  un métal précieux, or, argent ?
Du  parchemin au papier, puis au métal vulgaire, les supports se sont  miniaturisés puis dématérialisés, avec la monnaie électronique, une monnaie virtuelle, 95 % de la monnaie en circulation.
Support gratuit, plus besoin d’aller à la  mine pour extraire de l’or !
Plus besoin de couper des arbres pour fabriquer des billets, ou si peu, 3 à 4 %  de billets ….
Imaginons un seul instant la quantité d’or nécessaire pour obtenir 1 milliard d’euros !
Si la monnaie n’était créée qu’en fonction d’une quantité d’or correspondante en valeur, plus aucun échange ne serait possible vu la faiblesse des réserves d’or de la Terre par rapport aux quantités de produits en circulation.
La dématérialisation de l’argent le rend gratuit à sa création.
Ce qui coûte en terme de dépense de temps, ce n’es pas le volet scripturale, les chiffres et les lettres inscrites sur la pièce d’or, le parchemin, le billet papier, ce qui coûte, c’est le support.
Quand le support est virtuel, la monnaie est gratuite.
Déjà, à l’époque de la parité-or, les intérêts bancaires dépassaient, et de loin, les dépenses en or du banquier, mais aujourd’hui, l’imposture est encore plus énorme quand on sait que la parité-or a été abandonnée par le monde entier au siècle dernier.
Alain Vidal
       Demain, une réflexion sur le  soi-disant marché de la connaissance
       
Visitez le blog de Libérons La Monnaie:



lundi 3 octobre 2011

Les banquiers sont nos pires ennemis


 
Même Benjamin Franklin, même Abraham Lincoln, … Mêmes eux l’ont dit. Mêmes eux…
Tous ont dénoncé l’imposture des intérêts, le vol des richesses commis par les banques privées.
les intérêts bancaires sont la première cause d’exclusion, de chômage, de misère, de malnutrition, de maladies, de famine... et de guerre dans le monde.
Documentation extraite de « Vers Demain » ( http://www.michaeljournal.org/accue... )
« Dans les colonies, nous émettons notre propre papier-monnaie, nous l’appelons Colo Script, et nous en émettons assez pour faire passer facilement tous les produits des producteurs aux consommateurs. Créant ainsi notre propre papier-monnaie, nous contrôlons notre pouvoir d’achat et nous n’avons aucun intérêt à payer à personne. » (Benjamin Franklin 1750).
Les banquiers anglais, mis au courant, firent adopter par le Parlement anglais une loi défendant aux colonies de se servir de leur monnaie script et leur ordonnant de se servir uniquement de la monnaie-dette d’or et d’argent des banquiers qui était fournie en quantité insuffisante. La circulation monétaire dans les colonies se trouva ainsi diminuée de moitié.
« En un an, dit Franklin, les conditions changèrent tellement que l’ère de prospérité se termina, et une dépression s’installa, à tel point que les rues des colonies étaient remplies de chômeurs. »
Alors advint la guerre contre l’Angleterre et la déclaration d’indépendance des États-Unis, en 1776.
Les manuels d’histoire enseignent faussement que la Révolution Américaine était due à la taxe sur le thé. Franklin déclara : « Les colonies auraient volontiers supporté l’insignifiante taxe sur le thé et autres articles, sans la pauvreté causée par la mauvaise influence des banquiers anglais sur le Parlement : ce qui a créé dans les colonies la haine de l’Angleterre et causé la guerre de la Révolution. »
Les Pères Fondateurs des États-Unis, ayant tous ces faits en mémoire, et pour se protéger de l’exploitation des banquiers internationaux, prirent bien soin de stipuler clairement dans la Constitution américaine, signée à Philadelphie en 1787, dans l’article 1, section 8, paragraphe 5 : « C’est au Congrès qu’appartiendra le droit de frapper l’argent et d’en régler la valeur. »
Abraham Lincoln , Président des États-Unis étant à court d’argent pour financer les armées du Nord, partit voir les banquiers de New-York, qui lui offrirent de l’argent à des taux allant de 24 à 36 %. Lincoln refusa, sachant parfaitement que c’était de l’usure et que cela mènerait les États-Unis à la ruine. Son ami de Chicago, le Colonel Dick Taylor, vint à la rescousse et lui suggéra la solution : « Que le Congrès passe une loi autorisant l’émission de billets du Trésor ayant plein cours légal, payez vos soldats avec ces billets, allez de l’avant et gagnez votre guerre. »
C’est ce que Lincoln fit, et il gagna la guerre : de 1862 à 1863, Lincoln fit émettre 450 millions $ de « greenbacks ».
Lincoln appela ces greenbacks « la plus grande bénédiction que le peuple américain ait jamais eue. » Bénédiction pour tous, sauf pour les banquiers, puisque cela mettait fin à leur « racket » du vol du crédit de la nation et de création d’argent avec intérêt. Ils mirent donc tout en oeuvre pour saboter l’oeuvre de Lincoln. Lord Goschen, porte-parole des Financiers, écrivit dans le London Times :
« Si cette malveillante politique financière provenant de la République nord-américaine devait s’installer pour de bon, alors, ce gouvernement fournira sa propre monnaie sans frais. Il s’acquittera de ses dettes et sera sans aucune dette. Il aura tout l’argent nécessaire pour mener son commerce. Il deviendra prospère à un niveau sans précédent dans toute l’histoire de la civilisation. Ce gouvernement doit être détruit, ou il détruira toute monarchie sur ce globe. » (La monarchie des contrôleurs du crédit.)
Lincoln déclara tout de même : « J’ai deux grands ennemis : l’armée du Sud en face et les banquiers en arrière. Et des deux, ce sont les banquiers qui sont mes pires ennemis. »
Lincoln fut réélu Président en 1864 et fit clairement savoir qu’il s’attaquerait au pouvoir des banquiers une fois la guerre terminée. La guerre se termina le 9 avril 1865, mais Lincoln fut assassiné cinq jours plus tard, le 14 avril.

vendredi 30 septembre 2011

MON PROFIL

L'élève ne doit pas masquer l'enfant

Instit de cité de banlieue 
De la lutte contre l'échec scolaire 
à 
l'abolition des intérêts bancaires
 




   Instituteur jusqu'en 2007, la plus grande partie du temps en cité de banlieue. A Gennevilliers, à Nanterre puis à Colombes (17 ans à l'école Buffon,  ZEP du Petit-Colombes), à Nantes, les sept dernières années.
   Progressivement, j'ai réalisé que la lutte contre l'échec scolaire était indissociable de celle contre les intérêts bancaires, première cause de la misère du monde...
   Du féodalisme au capitalisme, une minorité garde un pouvoir de domination sur le reste de la population par l'exercice de la violence. Violence visible à l'époque de l'esclavage et du servage, violence invisible et d'autant plus efficace, dans la construction et le développement du salariat dans les sociétés pré-capitaliste puis capitaliste. 
   Du guerrier au banquier, de l'épée aux intérêts sur la monnaie, les paysans et artisans qui croyaient être libérés de la tutelle du seigneur féodal, sont passés sans s'en rendre compte de la servitude pour le  seigneur féodal à celle pour le  seigneur du capital.
   Par les intérêts, les banquiers depuis presque mille an, exproprient les populations qui se croyaient affranchies. Des intérêts illégitimes sans aucun lien avec le  travail des banquiers, des intérêts  de la même nature que la taxe sur l'essence. Ce n'est pas l'essence qui coûte cher, c'est la taxe déconnectée des coûts de production. 
   Résultat, les petits producteurs indépendants s'endettent et finissent par faire faillite, ces gens deviennent chômeurs. La dette a deux fonctions, placer les populations en état de nécessité pour les réduire au salariat (pour le plus grand profit des grands actionnaires). Au passage, bien évidemment les banquiers s'enrichissent en s'emparant des biens des producteurs.
   Et l'échec scolaire dans tout ça? Il provient du refus des grands actionnaires de laisser le temps libéré par les machines (dans la production des biens matériels), se déverser dans les services, écoles, hôpitaux etc...
   Milliardaires et millionnaires, ayant, pour assouvir leur addiction au luxe quotidien, un besoin permanent de profits provenant d'armées de salariés, préfèrent abandonner au chômage ceux qui ne sont plus utiles dans l'industrie et l'agriculture plutôt que de les voir utiliser ce temps disponible, pour développer des services publics, premiers facteurs de prospérité d'un pays.
    L'avenir de la jeunesse, dépend de la mise en place, d'un service public bancaire, avec une monnaie sans intérêts, alignée sur des quantités de production, ouvrant ainsi la voie à une société respectant les êtres humains et la nature. 

   Pour comprendre la nature et le rôle de la monnaie, pierre angulaire de tout progrès digne de ce nom, visiter le blog Libérons La Monnaie, association dont je suis l'un des membre-fondateurs

 Cliquer sur le lien: 




 Les documents dont je suis l'auteur, sont classés par thèmes sur le bandeau supérieur du blog
Pas de quartier pour l'échec scolaire, éducation permanente des adultes
Pas de quartier pour l'échec scolaire
Proposition de loi sur la sécurité culturelle 
A la rectrice de l’Académie de Nantes
A Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes
Histoire ou roman nationalle négationnisme d'Etat 
Un appel pour enseigner l'Histoire autrement
Code de l'Indigénat, négationnisme d'Etat
Des lois anti-arabes aux lois anti-juives, de Jules Ferry au maréchal Pétain
Le crime contre l'homme blanc 
Lettre à Eric Brachet, inspecteur de l’Education Nationale
A l'inspecteur d'Académie de la Loire-Atlantique  
International
Je me sentirai américain et ferai silence dans ma classe...
Stéphane Hessel, je suis indigné par votre soutien au directeur général du FMI
Plutôt Hitler que le Front populaire

 Visiter le blog dont je suis l'un des membres-fondateurs: 
                                                                                                                      Alain Vidal
                                                                                                                  alain.vidal3@gmail.com


La vérité sur la monnaie


 
Qui, parmi les candidats à la présidentielle,
 parle de la nature et du rôle de l'argent? 
Qui dit la vérité sur la monnaie?

Depuis le siècle dernier, la monnaie est devenue quasiment gratuite à sa création, 95% d'argent électronique pour 5% de billets et de pièces en métal vulgaire. La parité or, partout a été officiellement abolie.
Qui dit que la dette n'est pas une dette, mais qu'un gigantesque racket? 
Qui dit que la dette doit être abolie dan son entièreté?
Qui dit que cette taxe inique, les intérêts bancaires doivent aussi être abolis?
Autant une dette qui correspond à un vrai "donné" doit être acquittée au nom de l'équilibre des relations, autant une taxe imposée par les banquiers sur une création monétaire gratuite  (l'intérêt)  doit être rigoureusement interdite, là est la rigueur....
 L'amende imposée à des commerçants rackettés par  des maffieux relève du principe de la taxe qui consiste à s'enrichir du travail d'autrui, sans contrepartie équivalente.
 Alain Vidal 


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jeudi 29 septembre 2011

Je me sentirai américain quand les Américains se sentiront somaliens


 Je me sentirai américain quand les Américains se sentiront somaliens

New-York, après l’attentat criminel du 11 septembre 2001, une petite fille en pleurs attend des nouvelles de sa maman. Coup de téléphone :
 -Oh !c’est toi maman, tu es vivante, j’ai eu si peur, il y a tant de morts.
-Oui, ma chérie, c’est moi, mais tu sais, je t’appelle pour te dire adieu…
Le même jour, quelque part en Somalie, une petite fille pleure sa maman qui vient de mourir, torturée par la faim. Pour faire le deuil, pas d’aide psychologique… à quoi bon ? Dans quelques heures, l’enfant mourra, emportée par la famine.
Toutes les heures, 4 200 personnes meurent de faim,100 000 par jour ! Ce qui équivaut à trente-trois 11 septembre ! En dix ans, le terrorisme alimentaire a tué 365 millions d’êtres humains…122 000 11 septembre …Pas de condoléances, pas une minute de silence, pas de commémoration, pas de reportages, pas de dessins d’écoliers envoyés aux familles des victimes, pas de mémorial pour cet attentat permanent, rien pour ces pauvres hères qui meurent assassinés dans l’indifférence d’un Nord bien nourri qui réduit l’universel au Word Trade Center.
Je me sentirai américain quand les Américains comprendront que l’économie dite de marché est incapable de résoudre la misère du monde, quand les Américains comprendront que le marché de l’emploi décrète l’inutilité d’un nombre croissant d’êtres humains dont la valeur n’est que marchande. Les capitaux se déplacent en toute liberté dans le monde à grands coups d’expropriations de terres vivrières et se posent là où les riches espèrent le plus grand profit.
Je me sentirai Américain quand les Américains comprendront que la sécheresse a bon dos pour expliquer les famines, quand on sait que 93 % des réserves d’eau ne sont pas utilisées en Afrique. Et pour cause ! Malgré leur évidente faisabilité, ces travaux ne seraient pas rentables. L’Afrique n’a  pas de problème d’eau, elle a un problème de tuyaux ! Pour les produits à l’exportation, pour les complexes touristiques de grand luxe avec terrains de golf, miraculeusement, l’eau apparaît, là où, pour des productions agricoles locales, hier encore, rien n’était possible. Ce qui était utopique pour l’irrigation de terres nourricières devient réalité quand il s’agit de l’addiction compulsive des riches. Financement de campagnes électorales, aide à l’organisation de coup d’état, soutien aux dictateurs, partout, l’appétit prédateur des riches est à l’œuvre. Les chefs d’état, commis-voyageurs officiels, sillonnent la planète pour la défense d’intérêts strictement privés.
La famine, conséquence d’une guerre « économique », qui, avec le remplacement des hommes par la machine, exige de vendre moins cher avec toujours moins  de salaires. La conquête d’un marché, c’est du chômage pour les entreprises vaincues… Exclu de tout revenu, un nombre croissant de gens sont condamnés aux bidonvilles et aux camps de la faim. Autrefois, munis d’outils rudimentaires, tout travailleur manuel rapportait un profit au maître. On était exploités mais assurés du minimum, ne serait-ce que pour continuer à produire. Aujourd’hui, condamnés à mourir de faim car non rentables, chaque jour, cent mille êtres humains sont abandonnés à une mort certaine. Petits producteurs indépendants, expropriés de leur terre ou de leur atelier par l’endettement bancaire ou par des lois décrétées par des gouvernements corrompus à la solde de multinationales. Cent mille personnes assassinées, comme par exemple dans la corne de l’Afrique, à coup de cultures de roses et de tulipes chassant les terres vivrières.
La liberté de circulation du patrimoine de savoirs et de savoir-faire dont tout être humain est naturellement l’héritier apporterait la prospérité à l’échelle de la planète.  Impensable, la prospérité pour tous sans le profit, source de distinction! C’est le butin pris à autrui qui donne à certains cette illusion de grandeur dans un monde qu’ils ont mis à genoux en l’appauvrissant. L’intérêt général est intolérable, quand le charme discret de la bourgeoisie commande d’envoyer son enfant  dans une école privée à 20 000 € l’année.  Intolérable, pour les « élites », que tous les jeunes  accèdent à un enseignement et à des soins de grande qualité semblables à ceux de leurs enfants… Souvenons-nous du Front populaire de1936, de ces riches ne supportant pas voir « leurs ouvriers » en congés payés pique-niquer sur « leurs » plage. Sans le développement séparé, les riches ne se distingueraient pas  de ces masses indistinctes et vulgaires. 
La disparition des productions inutiles et dangereuses qui n’existent que pour le seul profit, conjuguée à l’abondance technologique, ferait que 15 % de la population active suffirait à la production des biens matériels pour les particuliers, l’industrie et les services (nourriture, logement, machines…). Le reste, 85 %, s’investissant dans les services publics.
Ce luxe criminogène provoque de multiples  luxations entre les membres du corps social. N’oublions pas que luxation vient de luxe, consommation excessive… L’addiction à l’accumulation compulsive pousse les seigneurs du capital à maintenir les populations en état de nécessité, en dénaturant l’abondance de temps libéré par les machines. Ce temps libéré,  on préfère le détourner des services publics, pour le  gaspiller dans le chômage ou le salariat.
Pour endiguer l’extension des services publics, ou pour les détruire, les grands actionnaires  possèdent une arme de dépossession massive : l’endettement. Un endettement généré par des intérêts bancaires illégitimes. La  monnaie est devenue quasiment gratuite par l’abandon depuis le siècle dernier de la parité-or (95 % de monnaie électronique, 5% de pièces et de billets…). L’argent n’est pas une richesse, mais seulement la mesure des richesses. Quand tout, quasiment, se fabriquait à la main, il était logique de créer la monnaie en fonction du seul travail des hommes, cristallisé dans les marchandises, mais aujourd’hui, en deux cents ans, les marchandises, en moyenne,  sont fabriquées à 95% par les machines informatisées. Malgré cela, la création monétaire et le pouvoir d’achat restent alignés sur le seul travail humain !  
La création de monnaie et son usage sont contrôlés par dix millions de millionnaires en dollars et neuf cents milliardaires à la tête des banques, des grands moyens de production et des médias. Par les intérêts sur l’argent, ils décident des productions, et règnent ainsi sur nos existences. L’obligation faite aux Etats de réduire les services publics pour abaisser la dette, a pour objectif caché de mettre à la disposition des capitaines d’industrie un réservoir de chômeurs, taillables et corvéables à merci dans le salariat, chômeurs qui, s’ils devenaient fonctionnaires, seraient à tout jamais perdus pour l’enrichissement privé. On aura compris que le système bancaire ne profite pas qu’aux seuls banquiers, c’est une arme d’expropriation massive entre les mains des multimillionnaires. Une arme d’endettement (par intérêts accumulés), qui rabat les dépossédés vers  le chômage ou le salariat. En Somalie, comme ailleurs, des enfants continueront à mourir de faim, tant que les peuples n’auront pas la  souveraineté monétaire, préalable à la souveraineté alimentaire.
Je me sentirai américain quand les Américains comprendront qu’une dette qui n’est que racket ça ne se rembourse pas !
De l’esclavage au salariat, de l’expropriation par enlèvement d’esclaves à l’expropriation par endettement des petits paysans et artisans indépendants…du racket par l’épée au racket par les intérêts sur la monnaie, le monde est passé de l’occupation militaire à l’occupation monétaire. Sans  endettement,  pas de profit. Ce racket fait que les  dépossédés s’entassent dans les bidonvilles, contraints au trafic de drogue, à la prostitution, au démantèlement des familles par  la vente d’enfants à des gens du Nord en mal d’adoption, voire à  la vente à la découpe de son propre corps, je veux dire la vente d’organes. Au dernier stade de l’avilissement, un amas de corps dégradés, paysage de famine, dans un océan de terres exploitées ou maintenues en jachère au nom du seul profit.
Je me sentirai américain quand les Américains comprendront que les commémorations du 11 septembre sont un message à destination des couches  intermédiaires de la société, un message pour reléguer dans l’oubli les victimes du terrorisme de la faim, en Somalie et ailleurs. L’intégrisme musulman est présenté comme le pire ennemi, occultant le fait que les intégrismes se développent  sur le terreau des inégalités. Sans ce matelas protecteur, sans les couches intermédiaires, du cadre moyen au pdg salarié,  les seigneurs du capital seraient directement confrontés à la colère des couches populaires. Millionnaires et milliardaires en seraient réduits à se calfeutrer, comme le font les dictateurs du Sud,  au fond de leur palais, dans l’angoisse des révoltes populaires. Sans l’Ecole et l’Université, sans une foule de journalistes et d’intellectuels médiatisés à outrance, banalisant salariat et croyance fausse en l’argent (présenté comme une richesse), comment faire consentir les peuples au système? Et comment légaliser la dette-racket sans ces politiques dont la carrière dépend d’un passage en continu dans les médias, propriétés des riches ? N’oublions pas que le printemps arabe est né de la défection des couches intermédiaires se rangeant au côté des classes populaires… Les couches intermédiaires, portent une énorme responsabilité dans la marche du monde, car, consciemment ou non, elles gèrent le  système pour les riches. Que ces couches se lèvent aux côtés des dépossédés de la Terre !
Je me sentirai américain quand les Américains comprendront que la libre entreprise est un mirage lorsque 92 % de la population active est réduite au salariat. Le Code du travail définit le salariat dans un rapport de subordination aux actionnaires qui achètent une force humaine de travail contre un salaire… Qu’on soit vendu comme esclave ou qu’on soit éduqué à se vendre sur le marché de l’emploi, on doit se plier à un maître, que ce soit le planteur ou le conseil d’administration, (employer, de ployer, faire plier). Ainsi, qu’on le veuille ou non, on reste mancipare, vendu, le contraire d’émancipé, celui qu’on n’achète pas….
 Les seigneurs du capital s’accrochent au capitalisme comme les seigneurs féodaux  au féodalisme. Sans les serfs rackettés, pas de château, sans les salariés rackettés, pas d’îles privées, pas de suite dans les palaces, pas d’enveloppes aux politiques qui promulguent des lois d’enrichissement sur mesure. Pour les banksters-racketteurs et leurs copains, pas d’enrichissement sans appauvrissement.
Je me sentirai américain quand les Américains reconnaîtront que le verrouillage des savoirs et savoir-faire par les brevets, constitue l’une des principales causes de la misère du monde. Un savoir, une idée, une invention, relèvent de la sphère de l’immatériel. La même connaissance peut être utilisée par un nombre illimité de gens sans que son inventeur en soit privé. Contrairement à une idée reçue, le savoir ne se partage pas, il se transmet à l’identique… Dans la réalité, seuls les biens matériels sont échangeables, tu me donnes un bonbon contre une image, chacun a donné, chacun a reçu. Les informations se transmettent sans aucune dépossession, mieux elles s’enrichissent dans leur utilisation à l’inverse des  biens matériels qui s’usent dans la consommation. Cette remise en question d’un prétendu marché de la connaissance est aussi lourde de conséquences que celle de la centralité de la Terre par Galilée. L’ignorer, c’est se donner bonne  conscience dans des actions charitables, nécessaires certes, mais inopérantes sur le long terme car n’agissant pas sur les causes du mal.
Qu’un auteur, qu’un inventeur soit reconnu, très bien, mais la propriété intellectuelle qui n’est que le droit de déposséder autrui doit être abolie, aucune œuvre, aucune invention, n’aurait pu voir le jour sans toutes celles qui l’ont précédée, et pour la quasi-totalité, sans aucun brevet. 
Je me sentirai Américain quand viendra le jour du libre accès aux inventions et procédés qui appartiennent au patrimoine de l’humanité. Quand ne seront  plus confisqués les savoirs et savoir-faire accumulés depuis la nuit des temps, patrimoine dont nous sommes tous les héritiers…
Je me sentirai Américain quand les Américains ressentiront de l’émotion à l'égard des victimes du terrorisme alimentaire. Quand seront interdits quotas et destructions concernant les productions utiles aux populations. Quand savoirs et savoir-faire circuleront librement en lieu et place des capitaux. Quand, dans la production des biens matériels,  le temps libéré par les machines sera systématiquement déversé dans les services, tous, devenus  publics. Quand la création monétaire sera  alignée sur les quantités de productions, autorisant ainsi un revenu d’existence, alimenté par une monnaie sans intérêts, une monnaie anti-spéculation, une monnaie anti-expropriation, tout simplement, une monnaie de paix. Fabuleux programme, quand on sait que payer vient de pacare, faire la paix...
                                                    …C’est alors que les Somaliens se sentiront américains.
                                                                              
                                                                                        Alain Vidal, Nantes le 21 septembre 2011

                                                           http://alain-vidal.blogspot.com/